mercredi 2 avril 2008

Et si on s'y mettait...

Les ténors du Québec lucide frappent encore. Jacques Ménard, président du CA de la Banque de Montréal, signe un papier dans la La Presse de mardi:

''Nos choix passés nous valent aujourd'hui un fardeau fiscal à décourager
les individus de travailler et les entreprises de se développer chez
nous. On taxe l'effort plutôt que les résultats. On va à
contre-courant des tendances mondiales en matière de fiscalité.''

Et il propose une série de mesures parfois draconiennes. Au préalable, je n'ai pas de problème avec ce genre de constat, j'y suis même favorable mais ce qui me tape sur les nerfs, c'est que les proposeurs mélangent tout et prennent ce qui fait leur affaire dans chaque modèle dans le monde. Voici quelques aperçus:

Commencer à rembourser la dette. Selon des données trouvées sur le Net, de 1997-1998 à 2005-2006, le ratio de la dette par rapport au PIB québécois est passé de 52.2% à 42.7%, ce qui est une amélioration sensible. Par contre, si on additionne la dette fédérale à la dette québécoise, le Québec se retrouverait parmi les pires pays de l'OCDE avec la Belgique, l'Italie et le Japon. Tout n'est pas noir, tout n'est pas blanc. Et ça profiterait à qui si on remboursait la dette tout de suite?

Rétablir un système fiscal compétitif et qui incite au travail et à l'innovation. Je suis d'accord mais dans les faits, ça veut dire quoi? Qu'on baisse les taux d'imposition? Qu'on abolit les impôts sur les gains en capital? Qu'on augmente (encore) la limite de contribution au REER (qui ne profite qu'au 100000$ et plus)?

Faire du gestion responsable de l'eau un levier important de notre économie. Là-dessus, je suis 100% d'accord. On ne connaît même pas l'ampleur de notre richesse collective, au même titre que les Albertains à ce jour connaissent précisément la valeur de leurs réserves de pétrole. Voir l'excellent papier dans le Globe and Mail de samedi dernier ici. Et je pense que présentement, à l'Assemblée Nationale, il y a consensus sur la question de l'eau. Il suffit d'agir.

Nous donner un système d'éducation digne de ce nom. Comment? À quel niveau? Et surtout, combien? Le problème de l'éducation au Québec, c'est que cet enjeu n'intéresse que 3% des électeurs.

Brancher le marché du travail sur les valeurs des jeunes. Oh, bad idea.

Hausser nos entreprises au rang de leaders mondiaux. Comment, en les subventionnant jusqu'à ce qu'ils fassent produire leurs biens en Chine?

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