dimanche 28 septembre 2008

This time, it's not the economy, stupid!

Pour Monsieur Dion, il faut s'entendre.

Je dois d'abord vous assurer que je ne partage pas nécessairement toutes les idées et propositions de ce commentaire, il s'agit de conseil pour le Parti libéral du Canada qui, s'il ne change pas de cap, subira une défaite certaine, possiblement majeure et assurément fatale pour le leadership de ce parti.

Les libéraux se sont malheureusement affaiblis en matière économique avec un programme dépensier qui cadre mal avec l'héritage Chrétien-Martin. Ils ne peuvent pas nécessairement marquer beaucoup de points avec l'incertitude économique.

Or, la campagne électorale actuelle se déroule jusqu'ici précisément sur ce point, c'est-à-dire l'axe traditionnel gauche-droite, cela est cependant exceptionnel dans un contexte canadien puisque généralement, la question nationale est certainement au milieu de toutes les élections fédérales depuis l'avènement du mouvement souverainiste au Québec.

Les exemples sont innombrables: Commission Pépin-Robarts, Laurendeau-Dunton, souveraineté culturelle, arrivée du pouvoir du PQ en 1976, référendum de 1980, négociations constitutionnelles et rapatriement subséquent de la Constitution canadienne en 1982, Accord du Lac Meech, tergiversations et négociations constitutionnelles interminables, Accord de Charlottetown, deuxième référendum sur la souveraineté du Québec, Loi sur la Clarté, scandale des commandites.

Ce thème a toujours été présent dans le campagnes électorales fédérales. Mais cette année, étant donné la dormance de l'enjeu souverainiste au Québec, cet enjeu est absent.

Or, c'est précisément sur ce thème de Stéphane Dion se distingue des autres leaders. Il faut s'entendre tout de même, cela ne s'applique pas au Québec car sa campagne dans le Québec hors-Montréal est déjà terminée et elle l'était avant même qu'elle commence. Mais en Ontario et ailleurs au Canada, c'est sur cet enjeu qu'il a un avantage marqué sur Harper.

Alors voici mon conseil: il faut que durant le débat des chefs, Stéphane Dion recentre les enjeux sur l'unité nationale en dépeignant Stephen Harper comme serviteur des provinces, comme quelqu'un qui veut ouvrir le dossier constitutionnel pour aller chercher une majorité, comme un leader qui pactise avec les souverainistes du Québec. Au Canada anglais, les électeurs s'attendent à ce que le Premier ministre du Canada soit un leader et qu'il se tienne debout face aux ''vélléités'' provinciales, que ce soit pour les ressources naturelles, les finances ou les soins de santé.

Qu'est-ce que cela va faire? D'abord, il va arrêter l'hémorragie de votes sur sa gauche, glissement qui s'effectue au profit du NPD qui se fera couper l'herbe sous le pied alors que ce parti n'a pas de programme crédible en matière d'unité nationale.

Deuxièmement, il va placer Harper sur la défensive, en l'obligeant au Québec à faire le débat avec Dion au lieu de le faire avec Duceppe. Ne soyez pas surpris si Harper ne sort pas un lapin de son chapeau lors du débat en français, un enchassement de la reconnaissance de la nation québécoise dans le Constitution ou quelque chose du genre. L'occasion est trop belle.

Troisièmement, cela pourrait même l'aider au Québec où dans certaines circonscriptions urbaines, on serait tenté de voter conservateur ou néo-démocrate, ce qui diviserait le vote fédéraliste. N'oublions pas que Jean Chrétien a obtenu son meilleur score au Québec (en 2000)après avoir tenu la ligne dure avec la loi sur la Clarté.

Qui était donc son ministre chargé de la loi? Je pense que Dion n'a pas le choix s'il veut sauver sa campagne et son leadership.

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