jeudi 20 novembre 2008

Parlons politique 4...et je vous laisse après

On entend quelquefois les commentateurs et les blogueurs, encore une fois, dénigrer notre campagne électorale et nos politiciens à propos des attaques qui ont souvent lieu dans l'arène électorale. Pensons à l'épisode Jérôme-Forget/Taillon/con ou les ''petites vues'' de l'ADQ sur YouTube.

Je pense qu'il faut arrêter d'être plus catholique que le pape. La politique est un sport de contact et les attaques vont toujours faire partie de la game. Imaginons un débat comme ci:

- Après vous, Monsieur, voulez-vous me dire que je suis un mauvais gestionnaire?

- Non, Madame, je veux seulement vous rappeler vos carences administratives en matière de gestion d'un État.

- Merci, vous êtes trop bon. Je prend cela comme un compliment. Votre cravate est vraiment de bon goût.

- Madame, c'est un véritable plaisir de débattre avec vous. Vous être chou.

En tout cas, vous voyez le genre.

Par contre, ce qui n'est pas acceptable dans notre démocratie, ce sont les attaques personnelles. Je distingue les deux épisodes du premier paragraphe comme distincts.

Mme Jérôme-Forget qui traite Gilles Taillon, son homologue de l'ADQ, de ''con''. Ne nous emballons pas. Ce n'est pas tout de même pas un citoyen qu'elle a apostrophée, comme Sarkozy en France. Ce n'est pas élégant mais bon. Une attaque personnelle aurait été inacceptable si la ministre avait dit que M.Taillon était un ''con à moustache''. Vous voyez la différence.

Dans l'autre cas, hum, l'ADQ est coupable d'attaque personnelle. Le vidéo sur Mme Marois est
amateur, diffamatoire et épouvantable. Sauf qu'on s'est servi de cette vidéo pour mettre les péquistes et les libéraux dans le même bateau, celui de l'amateurisme, de la vulgarité, du pur swiftboating à l'américaine.

Le problème avec ce type d'attaque est que toute la classe politique est éclaboussée. Honnêtement, qui voudrait faire de la politique et se faire passer dans le tordeur comme ça?

Avez-vous déjà remarqué que les fabricants d'automobiles ne faisaient jamais allusion à la sécurité des autres marques dans leurs publicités? On critique l'espace de rangement, la garantie, la puissance du moteur, le prix, la consommation d'essence, les freins, les coussins gonflables peut-être mais jamais la sécurité? Parce si les consommateurs commençaient à s'interroger sur la sécurité du produit, que tout le monde serait perdant.

Quand un politicien en attaque un autre de manière personnelle, tout le monde est perdant. Dans l'imaginaire collectif des lignes ouvertes et du gros bon sens (le vrai, pas celui de Nissan), les politiciens sont des êtres vils et incompétents. Affirmer tout haut une telle chose, c'est la prédire. La saucisse Hygrade, donc.

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