jeudi 23 octobre 2008

Quoi, Dion est parti?

  • À peu près tous les commentateurs politiques ont écrit il y a quelques jours que M.Dion avait raté sa sortie. Mais avons-nous déjà vu un chef de parti sortir ''honorablement'', c'est-à-dire dans de meilleurs termes, suite à une défaite électorale? Dans les dernières années, c'est plutôt rare, cela se fait toujours dans l'acrimonie, défaite électorale ou non (Bouchard, Boisclair, Landry, Martin, Chrétien, Johnson etc.), donc Stéphane Dion m'échappe pas à la règle et je trouve ces mêmes commentateurs bien exigeants de lui demander d'être mieux que les autres, surtout que M.Dion n'est pas un politicien ordinaire, ni extaordinaire d'ailleurs. En fait, je l'ai trouvé plutôt candide en acceptant la responsabilité de plusieurs choses, dont la stratégie et le financement.
  • Certains ont aussi critiqué le fait que M.Dion demeure aux commandes du PLC jusqu'au prochain congrès, qu'il aurait dû laisser sa place à chef intérimaire, comme Ralph Goodale ou John McCallum. Voulez-vous svp m'expliquer ce que le passage de Bill Graham, chef intérimaire suite à la démission de Paul Martin, à ce poste a changé aux fortunes du PLC? Est-il sorti moins divisé de la course au leadership? (non) Est-il sorti plus riche? (non) Est-ce que le nouveau leader a profité d'une meilleure ou plus longue lune de miel? (non). M.Dion est damaged goods. La job est déja faite sur lui, par les conservateurs, comme dirait Roch Lasalle. Je pense que c'est une bonne idée qu'il demeure chef et qu'il soit encore la cible du PCC.
  • Quand à l'impartialité, M.Goodale est étroitement lié à Bob Rae qu'il a appuyé lors de la dernière course et je pense qu'il en a plein ses bottines déjà pour reconstruire le PLC en Saskatchewan. Et John McCallum a appuyé Michael Ignatieff lors de la dernière course et était, dans les cabinets Chrétien et Martin, un ministre moyen, au mieux. Alors pour l'impartialité...
  • Finalement, j'ai trouvé très cheap de la part de ses députés (et anciens candidats) de ne pas assister à son départ. Quoi, avaient-ils peur qu'il change d'idée en voyant autant d'appuis? Mais il se peut aussi que l'entourage de M.Dion, désorganisés comme ils sont, n'ait pas pris la peine d'avertir ou de mobiliser des gens.
  • M.Dion a été et demeure très mal conseillé. Avec des candidats un peu plus connus, le PLC aurait pu rafler Jeanne-Le Ber et Brossard-La Prairie. Pourquoi avoir attendu tout ce temps devant Harper pour être en fin de compte aussi mal préparé pour l'élection qu'il y a 12 mois? Et que dire d'un sénateur comme organisateur en chef, je ne pense pas que ce soit la trouvaille du siècle.
  • Que dire d'opposer une ''vedette'' à Michael Fortier dans son comté dans les cirsconstances actuelles (avec le Bloc dans les pattes)? Est-ce que les Québécois, les Montréalais en particulier, sont mieux servis sans un ministre provenant de la région de Montréal dans le cabinet fédéral? Plus qu'un chef, c'est la raison d'État qui fait défaut depuis quelques années chez les libéraux fédéraux.

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