dimanche 9 novembre 2008

La démocratie américaine

Quand j'entend les gens écrire dans les journaux pour se pâmer devant la vision de Barack Obama, je ne nous trouve bien petits.

Entendons-nous bien, Barack Obama est un politicien d'exception. Une personnalité qui arrive sur la scène à tous les 50 ans. Un homme capable d'articuler une vision de manière aussi éloquente est absolument renversant. J'ai écouté avec frissons le discours histoirique de sa victoire.

Mais arrêtons ici de nous rabaisser. Nous avons eu la chance au Québec d'avoir deux monuments politiques (Trudeau et Lévesque), peut-être cinq (Duplessis, Lesage, Bourassa) si on recule dans le temps. Je crois que bien objectivement, l'Histoire est encore en train de s'écrire pour ce qui est de nos politiciens actuels (Bouchard, Charest).

Toute nation a les politiciens qu'elle mérite. Derrière la victoire d'Obama, il y a un mouvement de masse des électeurs et électrices qui se sont mobilisés par une participation électorale record le jour du vote mais aussi tout au long de la campagne par des actions politiques qu'on dit ici ennuyantes, cyniques et inutiles comme le porte-à-porte, les sondages téléphoniques, les assemblées de cuisine, les investitures, les applaudissements, la préparation d'un programme électoral national ou local, le financement à coup de 20$, les lettres d'opinion.

Quels électeurs ici peuvent se targuer d'en faire autant pour l'un ou l'autre des partis politiques, fédéralistes ou souverainistes ou autonomistes (dans ce dernier cas, si cela veut dire quelque chose)? Une minorité invisible.

Et ne me parlez pas de la vision extraordinaire d'Obama pour le rôle de l'Amérique dans le monde et la place des minorités à l'intérieur même de ce pays que je qualifie d'extraordinaire.

Pleeeeeeeease. Pendant que Obama commençait comme il se doit sa campagne présidentielle devant des salles vides en Iowa ou au New Hampshire, NOUS étions embourbé jusqu'aux deux oreilles dans Hérouxville et la saga interminable des accommodements raisonnables.

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